De nombreux débutants souhaitent aborder l’astrophoto rapidement après l’acquisition de leur premier télescope. Les magnifiques images que l’on trouve sur les forums et magazine astro ne sont pas étrangères à cette recrudescence de vocation, Cependant l’imagerie est de loin plus compliquée qu’il n’y parait.
Sans entrer dans les détails, voici, ma routine d’acquisition qui loin d’être unique me semble un minimum pour obtenir un résultat qui n’est pourtant pas toujours au rendez vous.
Les bases resterons toujours les mêmes avec quelques nuances en fonction des matériels utilisés.
1) Installation du télescope
Pour commencer j’installe mon trépied en prenant soin de l’orienter du mieux possible en direction du nord avec une boussole et en le mettant parfaitement a niveau
Ensuite je monte sur le trépied la monture a proprement parler.
Y installe les contre poids, puis monte mon tube dessus.
Je procède a un équilibrage du télescope de sorte a ce que celui-ci reste stable le plus possible dans n’importe quelle configuration.
(A noter qu’étant désormais en poste fixe ces étapes d’installations ne se font plus que lorsque je réinstalle le matériel et de façon beaucoup plus rapide grâce aux repères que je me suis fait au sol et sur le télescope pour l’équilibrage)
2) Installation de l’électronique
J’installe ma batterie d’alimentation en raccordant le câble d’alimentation de ma monture.
Installe mon PC portable en le connectant à la batterie.
Branche sur le pc ma manette sans fil qui me permet de piloter ma monture à distance
Branche sur mes 2 ports USB les câbles de ma TOUCAM de suivi et Relie sur le dernier port USB dispo sur mon ordinateur, le hub USB sur lesquels viennent se brancher :
Le câble de rapatriement des images de l’appareil photo
Le câble qui permet le déclenchement a distance de l’appareil photo
Le câble qui me permet de piloter le moteur de mise au point du porte oculaire.
Le câble qui relie le pc a la monture.
3) Mise en station de la monture
Une fois que la polaire commence à être visible, j’aligne du mieux possible ma monture à l’aide du viseur polaire et pointe le tube du télescope vers la polaire
Allume ma monture et mon ordinateur et lance le programme ALIGNMASTER(qui se connecte a la monture via EQMOD) et qui me demande de choisir un couple d’étoile brillante.
Il me pointe automatiquement la première en me demandant de corriger si nécessaire en la centrant à l’oculaire.
Idem pour la seconde.
Une fois les corrections effectuer, il déplace le télescope à l’ endroit ou aurais du se trouver l’étoile si ma mise en station était correcte.
Il ne me reste plus qu’a jouer avec les vis de réglages fins d’altitude et de déclinaison pour affiner celle-ci.
Je recommence une seconde fois la procédure pour affiner ci nécessaire.
Ma monture est désormais parfaitement alignée.
(a noter que la aussi depuis que je suis en poste fixe, cette étape n’est a refaire que lorsque je réinstalle ma monture)
4) Calibrage du goto.
Pour augmenter la précision du goto, et calibrer celui-ci, je recherche au minimum 3 étoiles dans le ciel bien brillante et les plus espacées possibles.
Je lance le programme CARTE du CIEL qui prend la « main » sur ma monture et lui fait pointer consécutivement les 3 étoiles en corrigeant la position de sorte a ce qu’elles se trouvent bien au centre de mon oculaire.
Une fois que c’est le cas, je synchronise la position dans le programme. Et passe a la suivante.
Une fois les 3 étoiles synchronisées, chaque objet que je pointerais sera bien au centre de mon oculaire.
(NB : ici aussi depuis le poste fixe ces opérations ne sont plus à faire car gardées en mémoire.)
(NB2 : toutes ces opérations étant réalisées depuis l’ordinateur, le fait de posséder une manette sans fil facilite grandement les opérations car cela permet de déplacer le télescope en gardant l’œil à l’oculaire.)
5) Optique, cadrage et mise au point
Ensuite viens la phase optique.
Tant que mon télescope pointe une étoile brillante, j’en profite pour affiner si nécessaire la collim de mon tube.
Je monte le correcteur de COMA sur mon EOS350D. Installe l’appareil photo sur la porte oculaire ,Branche mes 2 câbles (déclencheur et transfert images) sur l’appareil
Je monte ma toucam sur mon appareil photo (celui-ci est équipé d’un prisme qui m’évite d’avoir à utiliser une lunette de guidage supplémentaire).J’allume l’appareil et le règle sur 400iso, RAW, Bulb.
Je Lance le programme IRIS avec lequel je pilote le nombre et la durée de mes acquisitions et fait une mise au point sommaire du porte oculaire de sorte à voir des étoiles les plus fines possible sur l’image ,
Puis avec le logiciel carte du ciel, pointe l’objet que j’ai prévu d’imager.
Je fais une pose sur l’objet de 60 secondes (ou plus suivant la magnitude), et règles la position de mon appareil photo de sorte à voir le cadrage souhaité ainsi que des étoiles guide sur l’image de ma toucam avant de revenir sur une étoile brillante avec carte du ciel pour finaliser ma mise au point sans retoucher la position de mon appareil photo sur le porte oculaire.
Pour affiner cette mise au point :
J’installe sur mon télescope un disque de BATHINOV qui va me permettre d’avoir des aigrettes spéciales sur mes images.
Je lance une image de 5 a 10 secondes et lance le logiciel bathinov GRABER qui me signaleras sur chaque images apporté dans le logiciel IRIS, si j’approche de la mise au point parfaite ou pas , et surtout me signale lorsque j’y suis.
Une fois réalisé, je ne toucherais plus à cette mise au point et ôte le masque de bathinov.
Je vérifie le fonctionnement de ma camera de guidage dans IRIS.
6) Calibrage et préparation de l’autoguidage
Je lance le logiciel GUIDMASTER sur mon PC qui prends à son tour la main sur la monture. Lance la camera depuis GUIDMASTER, et règles les paramètres jusqu’à voir une étoile sur l’écran.(j’essaie de poser moins d’une seconde pour obtenir des rattrapages rapides)
Je sélectionne cette étoile qui vas permettre au logiciel de connaitre l’orientation de ma camera, et dans quel sens donner les impulsions a la monture en cas de dérive.
A chaque sens de déplacement je valide la position de l’étoile.
Une fois la manip finies, Le système pourras désormais guider ma monture en fonction de la dérive de l’étoile guide
7) derniers réglages
je re pointe avec carte du ciel l’objet que je souhaite photographier.
Lance l’autoguidage a partir du GUIDMASTER en affinant certains paramètre tels que l’agressivité du guidage etc.
Je lance des acquisitions avec IRIS en faisant des essais sur les temps de poses pour obtenir sur une pose un signal suffisant pour voir l’objet, sans pour autant avoir un fond de ciel trop prononcé.
(J’utilise la petite règle suivant sigma de l’image <= 4fois le sigma de mon offset)
Une fois le temps de pose idéal trouvé, le guidage satisfaisant, je lance dans iris une série de pose qui déclencheras l’appareil prenant X images de XX secondes avec Y secondes entre 2 images pour permettre le téléchargement de celles ci.
Pendant la durée de ces acquisitions, il ne me reste plus qu’à surveiller le bon déroulement du guidage, et à contrôler sur les images importées dans IRIS que le FWHM ne se dégrade pas avec une baisse des température qui pourrait signifier que je dois intervenir sur la Mise au point pour corriger l’écart.
8) acquisition DARK et OFFSET puis FLAT
En milieu de cession, je coupe le guidage dans GUIDMASTER, met le bouchon sur le télescope et lance une série de 11 poses de DARK qui me serviront à prétraiter mon images, enchainée par une série de 11 offset (temps de pose 1/4000), j’enlève le bouchon
Puis je relance une nouvelle série d’image après avoir relancé le guidage.
En toute fin de cessions, je pose sur mon télescope une boite à lumière blanche et réalise 11 images de cette lumière Blanche pour réaliser mes FLATS qui servent aussi au prétraitement.
Si pour quelques raisons les Darks et Offset n’ont pas été lancés en milieu d e cession, je les réalise de suite après les FLATS
9) prétraitement
Le lendemain, je réalise le prétraitement et traitement de mes images à savoir :
A) supprimer les images bougées, ou sur lesquels des avions ou satellites sont passés.
B) Prétraitement de toutes mes images RAW pour leur retirer les DARKS et OFFSET (retrait des points chauds) ainsi que la division par le FLATS qui retire des images les traces de poussières et défauts optiques
C) Alignement de toutes les images
D) Tri et sélection de la qualité des images grâce à la mesure du FWHM d’une étoile avec un petit soft trouvé sur un Forum
E) Suppressions des images avec le plus mauvais FWHM
F) Addition des images restante
G) Et enfin traitement cosmétique affin d e faire ressortir le maximum de signal de l’image, operation qui pour le moment est très mal maitrisé de ma part.
Et voila, de quoi m’occuper une longue soirée plus une bonne journée pour réaliser une image qui souvent est loin de ressembler aux images si parfaites des magazines et forums d’image astro.
Alors ? qui as encore le courage de se lancer dans l’aventure ?